L'endroit magique, le plus photographié de Namibie... et tous les matins, les touristes qui s'amassent à la porte du parc pour rentrer au lever du soleil, avant que la lumière n'écrase les couleurs ocres du sable et roulent comme des malades pour arriver les premiers au niveau des dunes immaculées.

Nous avons tenté l'inverse, avec une visite en fin d'après-midi, quand le gros des troupes a quitté le site et ce fut un bon choix. Nous étions seuls, seuls à escalader Big Daddy, seuls dans Death Valley et seuls à attendre que le gars de NWR vienne nous chercher avec son 4x4, en se demandant s'il ne nous avait pas oublié!

Après midi à Twyfelfontein, à découvrir les gravures pariétales avec un guide compétent -ils sont rares...- et retour au coucher de soleil avec des paysages sublimes.

Nous alternons entre hébergements de luxe et hébergements plus modestes.

Ce soir, nous sommes dans un petit lodge sans charme à Khorixas, plutôt un motel style namibien avec toit de chaume.

Au restaurant, le soir, deux familles pas vraiment distinguées de Flamands ou Hollandais s'installent à côté. Ils souhaitent manger "à la carte" mais ce soir, c'est buffet et la jeune Namibienne enjouée qui les reçoit leur explique gentiment.

Les quatre adultes et cinq adolescents ne posent pas plus de questions et vont se servir.

Pour un hébergement de cette catégorie, le buffet est plutôt de qualité: trois viandes -agneau, kudu et poulet- et plusieurs accompagnements -riz, gratin d'épinards, citrouille, pomme de terre- ... seul le dessert était un peu sec.

Le lendemain matin, je suis à la réception pour faire rentrer mes courriels. Nous avons le temps et les autres ne sont pas encore arrivés.

En revanche, les Hollandais sont sur le départ.

Ils demandent leur facture.

D'entrée, ils rappellent qu'eux voulaient manger "à la carte" et trouvent excessif le prix du buffet: 180 dollars namibiens -15 €- par personne. Ils réclament "un discount".

Comme la jeune Namibienne reste ferme sur le prix, ils deviennent rapidement agressifs.

L'arme fatale est aussitôt dégainée. S'ils n'obtiennent pas de rabais, ils vont mettre un commentaire sur Tripadvisor et cherchent alors les arguments les plus fallacieux pour obtenir gain de cause. Ils sont restés deux nuits mais leur chambre n'a pas été faite la veille.

L'employée leur rappelle qu'il leur fallait laisser la clé à la réception pour cela...

Ils veulent parler au manager qui n'est pas là, puis deviennent infects.

Ils sont neuf, avec leurs enfants -bonjour l'exemple- face à cette pauvre fille qui était de service hier soir, la même qui s'était occupée d'eux au restaurant si aimablement.

Ils répètent sans cesse la même chose de façon vindicative, qu'elle n'a pas le choix: soit ils obtiennent une réduction, soit ils partent sans payer.

Après près de trente minutes, ils partent sans payer leur dîner, laissant la somme en liquide sur le comptoir pour les chambres.

En huit ans, nous n'avons connu que trois clients indélicats mais l'on sait que cela marque. Alors, forcément, face à ce spectacle, on compatit avec un personnel qui fait le maximum.

Expérience exceptionnelle aujourd'hui avec un safari photo sur la rivière Chobe.

Le prestataire, Pangolin, fournit les appareils photos avec zoom, un bateau aménagé avec fauteuils rotatifs, supports articulés pour fixer les Nikons. Sur le bateau, nous sommes accompagnés d'un ranger et d'un spécialiste photo. Une petite pensée pour Bertrand, Natacha et Madeleine Schild Marti, avec un véritable festival au soleil couchant.

Pangolin possède aussi un "house boat" sur la Chobe River, en amont de la partie la plus fréquentée. Cinq cabines seulement et un service exclusif. Cher, mais avec des prestations originales vraiment haut de gamme.

Ce matin, nous avons passé la frontière sans encombre. Les formalités ont duré vingt minutes à tout casser, passage dans le bac désinfectant pour la voiture et les pieds des voyageurs compris.

A chaque visite, nous découvrons de nouveaux hébergements.

Il y a encore peu, Chobe était une destination de luxe, avec quelques hébergements camping pour les Sud-Africains en 4x4.

Aujourd'hui, on trouve un certain nombre de structures intermédiaires moins bien placées que les beaux lodges, mais qui permettent d'accueillir une autre clientèle.

A Chobe, vous avez deux façons d'approcher la faune importante le long du fleuve: soit vous promener en 4x4 -pas de 4x4 pour nous- sur les bancs sablonneux du "riverfront", soit en bateau.

Des bateaux, il y en a de plus en plus, mais heureusement, il est encore possible de prendre de belles photos.